Revues de presse


Le diabète de type 2 (DT2) est une maladie chronique qui affecte des millions de personnes à travers le monde. De fait, cette pathologie représente un défi majeur pour la santé publique. Cela est d’autant plus vrai que les données actuelles suggèrent que les traitements conventionnels ne sont pas toujours efficaces et peuvent être associés à des effets secondaires indésirables. Face aux limites de ces traitements, la recherche d'alternatives thérapeutiques est donc une priorité.

La transplantation du microbiote fécal (FMT), qui consiste à introduire une flore intestinale saine chez un patient, a montré un potentiel prometteur dans le traitement de certaines maladies (infection à Clostridium difficile, maladies inflammatoires de l'intestin, etc.). Fort de ce constat, cette étude s’est intéressée à l’utilisation de la FMT pour traiter le DT2, pour évaluer son efficacité et ses limites.

La FMT comme intervention dans le diabète de type 2 : une étude clinique


21 patients atteints de diabète de type II et traités par metformine ont été intégrés à l’étude et répartis en trois groupes :

  • FMT à partir donneurs sains et maigres ;
  • Probiotique (Lactobacillus delbrueckii LB-14) ;
  • Placebo.

Les paramètres suivants ont été mesurés sur une période de 12 semaines : variables anthropométriques, les taux de glycémie et d’HbA1c, sensibilité à l’insuline via le modèle HOMA-IR et composition du microbiote fécal de chaque participant.

Ces travaux démontrent que :

  • La FMT n’améliore pas significativement l'insulinosensibilité ou l'HbA1c chez les patients atteints de DT2. 
  • Une augmentation modérée de l'HbA1c est observée chez les patients ayant reçu la FMT (+0,25 %, p = 0,041), mais aucune modification significative des niveaux de glucose ou de HbA1c entre les groupes n’a été constatée. ·
  • La composition du microbiote fécal ne diverge pas entre les trois groupes de traitement. Le profil de microbiote change toutefois principalement en faveur des espèces du donneur, sans impact notable sur la sensibilité à l’insuline. 

La transplantation du microbiote comme approche thérapeutique pour le diabète de type II


Cette étude démontre que la FMT à partir de donneurs sains et maigres n’est pas associé à une amélioration clinique significative en matière de sensibilité à l’insuline ou de réduction de l’HbA1c chez les patients atteints de DT2. Bien que des changements temporaires dans la composition du microbiote aient été observés, aucun effet métabolique durable n’a été constaté. Cette étude, limitée par une petite taille d’échantillon de 21 participants et une certaine hétérogénéité des caractéristiques de base des patients, suggère que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux cerner le potentiel de la FMT dans le DT2, notamment en ajustant la fréquence et le choix des bactéries donneuses.

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Source(s) :
Gómez-Pérez, A. M., et al. (2024). Microbiota Transplantation in Individuals with Type 2 Diabetes and a High Degree of Insulin Resistance. Nutrients, 16(20), 3491. ;

Le cancer du sein est l'une des principales causes de décès chez les femmes dans le monde. Malgré les progrès thérapeutiques, les traitements conventionnels sont souvent limités par des effets secondaires majeurs et une résistance de la maladie, rendant nécessaire le développement de stratégies plus ciblées et efficaces.

Dans ce contexte, l'immunothérapie, qui vise à stimuler le système immunitaire du patient, suscite un intérêt croissant. Alors que des résultats prometteurs ont été obtenus en monothérapie, la combinaison d’immunothérapies apparaît comme une avancée pour améliorer l'efficacité des traitements et surmonter les résistances. Cette étude analyse l’impact des immunothérapies combinées dans le traitement du cancer du sein.

Une méta-analyse pour évaluer l’efficacité des immunothérapies combinées


Cette étude, basée sur une revue systématique et une méta-analyse d'essais cliniques de phases I à IV, évalue l’efficacité des immunothérapies combinées dans le traitement du cancer du sein. Les études incluses ont comparé les effets des thérapies combinées à ceux d’une seule immunothérapie, en analysant deux indicateurs principaux : la survie globale (SG) et la survie sans progression (SSP).

Les résultats montrent que les immunothérapies combinées améliorent significativement la SG et la SSP par rapport aux monothérapies, confirmant leur potentiel dans des contextes cliniques réels chez les patientes atteintes d’un cancer du sein.


Combinaison d'immunothérapies, vers une nouvelle ère dans le traitement du cancer du sein


Ces travaux démontrent que les immunothérapies combinées constituent une piste thérapeutique prometteuse dans le traitement du cancer du sein. En ciblant à la fois les cellules tumorales et le microenvironnement tumoral, ces thérapies offrent une solution pour optimiser la réponse immunitaire, surmonter les résistances aux traitements, réduire les risques de récidive et ainsi prolonger la survie des patientes. Ces avancées ouvrent également la voie à des traitements personnalisés plus efficaces dans le cancer du sein.

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Source(s) :
Sisodiya, S., et al. (2024). Impact of combinatorial immunotherapies in breast cancer: a systematic review and meta-analysis. Frontiers in Immunology, 15, 1469441. ;

Le sepsis est une réponse inflammatoire aiguë à une infection, souvent associée à une mortalité élevée, malgré les progrès en soins intensifs. Identifier des biomarqueurs prédictifs fiables est donc essentiel pour améliorer la prise en charge des patients et réduire ce taux de mortalité. Parmi les biomarqueurs explorés, l’homocystéine (Hcy) apparaît comme un indicateur potentiel, en raison de son rôle dans le stress oxydatif, la dysfonction endothéliale et l’inflammation, des mécanismes essentiels de la pathophysiologie du sepsis. Cette étude explore l’association entre les niveaux d’Hcy et la mortalité à court terme chez les patients atteints de sepsis.

Les niveaux d’homocystéine peuvent-ils prédire la mortalité à court terme chez les patients septiques ?


Les chercheurs ont inclus neuf études de cohorte portant sur un total de 771 patients adultes atteints de sepsis. Les niveaux d’Hcy ont été mesurés dans les 4 à 48 heures après diagnostic, avec un suivi de 30 jours pour évaluer la mortalité. Des modèles à effets aléatoires ont permis de calculer les différences moyennes standardisées (SMD) et les rapports de cotes (OR) pour évaluer l’association entre les niveaux d’Hcy et la mortalité. Une analyse de sous-groupes a également été réalisée en fonction de l’origine ethnique (asiatique vs non-asiatique).

Les résultats n’ont pas montré de lien significatif entre les niveaux d’Hcy et la mortalité à court terme chez les patients atteints de sepsis. Toutefois, l’analyse de sous-groupes a révélé une association significative entre des niveaux élevés d’Hcy et un risque de mortalité accru chez les patients chinois atteints de sepsis. L’absence de corrélation significative entre les niveaux d’Hcy et la mortalité chez les patients non-asiatiques suggère une influence éthique entre la relation entre Hcy et la mortalité dans le sepsis.


L’homocystéine, un nouveau biomarqueur pour prédire la mortalité dans le sepsis


Bien que l’étude n’ait pas confirmé l’utilité générale de l’Hcy comme biomarqueur de mortalité dans le sepsis, elle met toutefois en lumière son potentiel en tant que marqueur pronostique pour certaines populations, notamment chez les patients asiatiques. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre ces différences ethniques et évaluer si l'Hcy pourrait devenir un biomarqueur personnalisé, pour prédire la mortalité dans des populations spécifiques.

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Source(s) :
Lu, X., et al. (2024). The association of plasma homocysteine levels with short-term mortality in sepsis patients: A meta-analysis. Biomolecules & biomedicine. ;

Le cancer du pancréas est l'un des cancers digestifs les plus agressifs avec un pronostic souvent négatif en raison d’un diagnostic tardif et de traitements peu efficaces. Si les facteurs de risque incluent bien le tabagisme actif, l’influence de la fumée passive reste, elle, controversée. Cette étude a donc exploré l’association entre le tabagisme passif et le risque de cancer du pancréas pour mieux comprendre cette relation potentielle.

Quel lien entre la fumée passive et le cancer du pancréas ?


14 études incluant 5 560 patients atteints de cancer du pancréas ont été sélectionnées et analysées. Un modèle à effets aléatoires a été utilisé pour combiner les données des études et évaluer le risque relatif associé à la fumée passive. Des analyses de sous-groupes ont également été effectuées (cas-témoins vs. cohorte, qualité de l’étude, statut tabagique des participants, durée et fréquence d’exposition à la fumée passive, etc.).

Cette étude démontre tout d’abord que l'exposition à la fumée passive est associée à un risque modéré de cancer du pancréas. Les résultats démontrent également que l’association est présente aussi bien chez les fumeurs actuels que les non-fumeurs, ce qui indique que l’exposition à la fumée passive constitue un facteur de risque. Par ailleurs, cette association est observée chez l’enfant et l’adulte, suggérant que le risque est significatif à chaque étape de la vie. Enfin, ces travaux suggèrent que la fréquence d’exposition à la fumée passive est un autre facteur important. Les personnes exposées régulièrement ou quotidiennement au tabagisme passif présentent en effet un risque plus élevé de cancer du pancréas.


Fumer passivement : Un risque accru de cancer du pancréas à ne pas négliger


Cette étude démontre clairement que la fumée passive représente un facteur de risque non négligeable pour le cancer du pancréas, en particulier lorsque l’exposition est régulière ou quotidienne. Les résultats soulignent ainsi l’importance de stratégies de prévention renforcées pour limiter cette exposition, notamment auprès des enfants et des adolescents.

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Source(s) :
Wang, X., et al. (2024). Passive smoking and risk of pancreatic cancer: an updated systematic review and meta-analysis. PeerJ, 12, e18017. ;

La pandémie de COVID-19 a révélé des effets significatifs du virus sur le système cardiovasculaire, notamment l'apparition de complications cardiaques graves telles que la fibrillation auriculaire (FA). Ce trouble du rythme cardiaque, souvent lié à des issues cliniques sévères, semble augmenter le risque de mortalité chez les patients atteints de COVID-19, qu’il soit préexistant ou nouvellement diagnostiqué. La relation exacte entre le COVID-19 et la FA restant incertaine, cette étude a analysé la prévalence et les risques de mortalité associés à la FA chez les patients atteints de COVID-19.

Quel est le lien entre la fibrillation auriculaire et le COVID-19 ?


Pour explorer cette association, 80 études incluant plus 39 millions de patients COVID-19 ont été sélectionnées. Un modèle à effets aléatoires a permis de combiner les résultats et d’estimer les taux de prévalence et de mortalité. Les analyses de sous-groupes ont été réalisées selon l'âge, la gravité du COVID-19, la taille des échantillons et la région géographique. Une analyse de sensibilité a ensuite été conduite pour vérifier la robustesse des résultats.

Cette étude révèle une prévalence globale de la FA chez les patients atteints de COVID-19 de 10,5 % pour la FA préexistante et de 10,3 % pour la FA nouvellement diagnostiquée. Aussi, la prévalence de la FA est significativement plus élevée chez les patients de 65 ans et plus (14,4 %) par rapport aux patients plus jeunes (6,4 %) ; ainsi que chez ceux présentant une forme sévère de COVID-19 (14,1 % contre 5,2 % pour les formes non sévères).

De plus, un risque de mortalité accru (HR de 1,83) a été observé chez les patients COVID-19 atteints de FA, particulièrement chez ceux avec une FA nouvellement diagnostiquée (HR de 3,47). Les analyses géographiques indiquent une mortalité plus élevée chez les Asiatiques (HR : 5,33), suivis des Nord-Américains (HR : 2,01) et des Européens (HR : 1,68).


Fibrillation auriculaire et COVID-19, une association forte à ne pas négliger.


Cette étude met en évidence une prévalence élevée de la FA chez les patients COVID-19, en particulier chez les personnes âgées et les cas graves. La FA, qu'elle soit préexistante ou nouvellement diagnostiquée, est associée à un risque accru de mortalité, notamment chez les patients asiatiques et ceux présentant une nouvelle FA. Ces résultats soulignent l'importance d'une prise en charge proactive de la FA chez les patients COVID-19 pour améliorer leur pronostic. Cette association met également en lumière la nécessité de stratégies ciblées, comme l'anticoagulation préventive, pour réduire le risque d'événements thromboemboliques. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour affiner ces approches et adapter les soins aux spécificités des patients COVID-19 atteints de FA.

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Source(s) :
Shen, N. N., et al. (2024). A pooled analysis of the incidence and mortality risk of atrial fibrillation in patients with COVID-19. PeerJ, 12, e18330. ;

L'épilepsie est un trouble neurologique chronique qui affecte environ 1% de la population mondiale, dont 1 enfant sur 200. La gestion de l’épilepsie pédiatrique repose souvent sur une monothérapie anticonvulsivante, mais le choix du médicament optimal demeure débattu. Le levetiracétam (LEV) et la carbamazépine (CBZ) sont tous deux des traitements courants, mais chacun présente des avantages spécifiques et des profils d’effets secondaires distincts. Cette étude a analysé l’efficacité et la sécurité de LEV et de CBZ chez des enfants et adolescents atteints d'épilepsie focale, dans le but d’éclairer les décisions thérapeutiques.

Levetiracetam, une option plus avantageuse chez les enfants épileptiques ?


Cette étude a regroupé les données de quatre essais contrôlés randomisés, incluant 381 patients, en combinant les résultats grâce à des modèles statistiques robustes pour évaluer les effets de chaque traitement. Les principaux critères de jugement sont : la liberté et la fréquence de crises, la fréquence d’événements indésirables (tous types et conduisant à l’arrêt du traitement) et l’incidence d’événements indésirables dermatologiques.

Ces travaux démontrent que :
  • Les deux traitements ont montré une efficacité similaire en termes de liberté de crises et dans la prévention totale des crises.
  • Le LEV a montré une fréquence significativement plus faible de crises et d’événements indésirables dermatologiques par rapport au CBZ.
  • Aucune différence significative n’a été observée dans le taux global d’effets indésirables ou dans les événements conduisant à un arrêt du traitement.

Le Levetiracetam comme thérapie prometteuse chez l’enfant et l’adolescent épileptique.


Les résultats de cette étude positionnent le LEV comme une option prometteuse pour la monothérapie de l’épilepsie focale pédiatrique, surtout chez les enfants sensibles aux effets dermatologiques ou nécessitant une réduction de la fréquence des crises. Des recherches complémentaires sont toutefois nécessaires pour approfondir la compréhension de l'efficacité et de la sécurité de ces médicaments antiépileptiques chez les enfants et les adolescents et affiner les recommandations pour cette population.

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Source(s) :
Martins, J. M. B., et al. (2024). Levetiracetam versus carbamazepine monotherapy in the management of pediatric focal epilepsy: A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. European Journal of Pediatrics, 1-11. ;

Le cancer de la prostate résistant à la castration (mCRPC) représente un défi majeur pour les professionnels de santé. Malgré les progrès thérapeutiques récents, les options de traitement pour cette maladie mortelle sont limitées. La thérapie CAR-T, qui modifie les cellules immunes pour cibler et détruire les cellules cancéreuses, a montré des résultats prometteurs, mais son efficacité contre les tumeurs solides reste encore à démontrer.

Cette étude explore le potentiel des cellules CAR-T dans le traitement du mCRPC, en ciblant spécifiquement l'antigène des cellules souches prostatique (PSCA). L'objectif principal est d'évaluer l’efficacité, l’innocuité et les effets potentiels de cette approche pour répondre aux besoins thérapeutiques non satisfaits des patients atteints de mCRPC.

Thérapie CAR-T PSCA : Résultats et Premières Observations Cliniques


Dans cette étude, 14 patients présentant une expression significative de PSCA et un mCRPC avancé ont été répartis en trois cohortes. Chaque cohorte a reçu des doses variables croissantes de cellules CAR-T PSCA, certaines avec une déplétion lymphocytaire au préalable (DL) :
  • Cohorte DL1 : 100 millions de cellules CAR-T sans déplétion lymphocytaire.
  • Cohorte DL2 : 100 millions de cellules CAR-T avec déplétion standard.
  • Cohorte DL3 : 100 millions de cellules CAR-T avec une déplétion réduite.
Le critère principal de jugement est la sécurité et la survenue de toxicités limitantes de dose (DLT). Les résultats obtenus démontrent tout d’abord la mise en place d’une réponse antitumorale chez 4 patients sur 14, avec une diminution de 30% de l'antigène spécifique de la prostate. Des changements dynamiques dans la composition des cellules T du sang périphérique ont également été observés, confirmant l’activation du système immunitaire. Des améliorations radiographiques ont également été observées chez certains participants, indiquant une réduction de la masse tumorale. Pour finir, un syndrome de libération de cytokines modéré a été observé, sans toxicité grave au niveau neurologique ou immunitaire. La thérapie CAR-T cell est donc généralement bien tolérée, les DLT les plus fréquentes étant une cystite de grade 3.

Vers une Optimisation des Thérapies CAR-T dans le mCRPC


Ces travaux démontrent que les cellules CAR-T ciblant l’antigène PSCA constituent une thérapie solide contre le mCRPC. En plus d’induire une réponse antitumorale efficace, le profil de sécurité est acceptable. Ces résultats ouvrent la voie à des optimisations de dosage et de stratégies de combinaison pour renforcer la persistance des cellules CAR-T. L'avenir de cette thérapie pourrait inclure des ajustements de la déplétion lymphocytaire, le développement de cellules CAR-T de nouvelle génération ou encore l'exploration de cibles antigéniques supplémentaires, afin d'augmenter les bénéfices pour les patients réfractaires aux options actuelles.

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Source(s) :
Dorff, T. B., et al (2024). PSCA-CAR T cell therapy in metastatic castration-resistant prostate cancer : a phase 1 trial. Nature Medicine, 1-9. ;

Le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes, et son traitement reste un défi, notamment en raison de son incidence croissante mais également de sa résistance aux traitements en situation d'hypoxie. L'hypoxie, un état de manque d'oxygène, est un phénomène fréquent dans les tumeurs solides, et elle contribue à la résistance aux traitements, à la progression de la maladie et à la formation de métastases. Les facteurs inductibles par l'hypoxie, en particulier HIF-1α, jouent un rôle central dans l'adaptation des cellules cancéreuses à l'hypoxie, favorisant leur croissance et leur survie. Cibler HIF-1α avec des inhibiteurs spécifiques est une stratégie thérapeutique prometteuse pour lutter contre le cancer de la prostate. Cette étude a exploré le potentiel d'un inhibiteur de HIF-1α d'origine marine, la Yardenone 2, pour traiter le cancer de la prostate avancé.

Yardenone 2 : Un inhibiteur de HIF-1α prometteur ?


Les chercheurs ont évalué l'impact de la Yardenone 2 sur la stabilité de HIF-1α, sa localisation nucléaire, l'expression des gènes cibles et la prolifération des cellules de cancer de la prostate en conditions d’hypoxie. Pour cela, ils ont eu recours à des lignées cellulaires de cancer de la prostate (PC3), des cellules épithéliales normales de la prostate et une lignée cellulaire de cancer du rein. Après exposition des cellules à des conditions hypoxiques, l’expression et la localisation de HIF-1α a été mesurée. L'expression des gènes cibles de HIF-1α a également été observée, de même que la prolifération cellulaire. Enfin, une comparaison avec le traitement de référence actuel, le Docétaxel a été effectuée, pour tester l’efficacité et l’innocuité de la Yardenone 2.

Les résultats de cette étude démontrent tout d’abord que la Yardenone 2 déstabilise HIF-1α au niveau protéique, réduisant sa localisation nucléaire et limitant ainsi son activité transcriptionnelle en conditions hypoxiques.

De plus, cet inhibiteur agit spécifiquement sur l'expression des gènes cibles de HIF-1α, sans affecter l'expression des gènes cibles, démontrant une spécificité accrue.

Les résultats suggèrent également que la Yardenone 2 inhibe sélectivement la prolifération des cellules PC3 en conditions hypoxiques, sans affecter la viabilité cellulaire.

L’étude comparative démontre enfin, qu’en conditions d'hypoxie, la Yardenone 2 présente une efficacité supérieure à celle du Docetaxel, inhibant la prolifération cellulaire (action cytostatique) sans entraîner de toxicité cellulaire marquée.


Yardenone 2 : une nouvelle avenue thérapeutique prometteuse dans le traitement du cancer de la prostate


Les résultats de cette étude suggèrent que la Yardenone 2 s’impose comme une thérapie potentielle, novatrice et ciblée contre le cancer de la prostate avancé. Son action cytostatique, ciblant spécifiquement les cellules hypoxiques, en fait un candidat potentiel pour le développement de nouvelles thérapies contre le cancer de la prostate, en particulier pour les cancers résistants aux traitements classiques. Des études supplémentaires, incluant des essais cliniques, pourraient confirmer son efficacité et ouvrir la voie à de nouvelles options thérapeutiques pour les patients.

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Source(s) :
Peng, S., et al. (2024). The marine-derived HIF-1α inhibitor, Yardenone 2, reduces prostate cancer cell proliferation by targeting HIF-1 target genes. Cellular & Molecular Biology Letters, 29(1), 101. ;

Les séminomes de stade clinique II A/B sont des tumeurs testiculaires principalement traitées par chimiothérapie ou radiothérapie. Bien que ces traitements soient efficaces, ils présentent des toxicités à court et à long terme, augmentant les risques de complications cardiovasculaires et de cancers secondaires. Dans ce contexte, la dissection rétropéritonéale (RPLND), qui consiste à enlever les ganglions lymphatiques rétropéritonéaux, émerge comme une alternative moins toxique. En se basant sur une revue systématique et une méta-analyse récente, cet article évalue l'efficacité et la sécurité de la RPLND en tant que traitement de première intention pour les séminomes de stade clinique II A/B.

La RPLND est-elle une option efficace et sûre pour traiter les séminomes de stade clinique II A/B ?


Cette étude a été menée auprès de 331 patients atteints d’une séminome de stade clinique II A/B. Les paramètres principaux suivants ont été portés à l’étude : taux de récidive, taux de survie sans récidive à deux ans et taux de complications.

Les résultats de cette étude démontrent que la RPLND a montré un taux de récidive modéré (17,69 %) et un taux de survie sans récidive à deux ans élevé (81 %). Avec une faible incidence de complications graves – 9,16 % pour des complications mineures et 8,83 % pour les complications de grade Clavien-Dindo supérieur à 2 – la RPLND a démontré une sécurité acceptable pour les patients sélectionnés. A ce titre, les principaux effets secondaires incluent une faible occurrence de dysfonctionnement éjaculatoire (7,01 %) et un faible volume de pertes sanguines lors des interventions (105,91 mL).

La dissection lymphatique rétropéritonéale constitue une alternative thérapeutique solide dans le traitement des séminomes de stade clinique II A/B


Les résultats de cette étude indiquent que la RPLND est une alternative thérapeutique viable pour les patients atteints de séminomes de stade clinique II A/B, offrant des taux de survie élevés et des taux de récidive et de complications faibles par rapport aux traitements traditionnels (radiothérapie/chimiothérapie). Cependant, la variabilité des protocoles chirurgicaux et le manque d'essais randomisés imposent des limites aux recommandations généralisées. Des études supplémentaires sont donc nécessaires pour comparer directement l’efficacité de la RPLND aux traitements standards et pour évaluer son impact à long terme sur la survie et la qualité de vie des patients. Aussi, l’identification de facteurs prédictifs de succès pourrait permettre une sélection plus précise des patients, ouvrant ainsi la voie à une prise en charge personnalisée.

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Source(s) :
Melão, B. V. L. A., et al. (2024). Primary Retroperitoneal Lymph Node Dissection for Clinical Stage II A/B Seminomas: A Systematic Review and Meta-Analysis. International braz j urol, 50(4), 415-432. ;

L'otite moyenne aiguë (OMA) chez l'enfant est une infection fréquente qui entraîne souvent un recours aux antibiotiques pour éviter des complications infectieuses graves. Les directives recommandent souvent une approche de "surveillance active", mais la crainte de complications, comme la mastoïdite, pousse de nombreux cliniciens à prescrire des antibiotiques de manière systématique. Or, l’impact réel des antibiotiques sur la prévention des complications infectieuses de l'OMA reste sujet à débat. Dans ce contexte, cette étude a été initiée de sorte à clarifier l'impact de ces traitements sur la prévention des complications infectieuses.

Méthodologie et résultats


Cette étude a comparé l'utilisation d'antibiotiques chez des enfants atteints d'OMA à l'observation et au suivi attentif ou à un placebo. Les critères principaux de jugement sont la survenue de complications infectieuses graves (mastoïdite, méningite) et non-graves (perforation du tympan, otite moyenne controlatérale, récidive de l'OMA).

Ces travaux démontrent tout d’abord que l'utilisation d'antibiotiques a réduit significativement le risque de mastoïdite aiguë, avec une réduction du risque relative de 52%. A contrario, bien que les antibiotiques semblent réduire certains effets secondaires non graves comme la perforation tympanique, ils augmentent le risque d’effets indésirables (diarrhée, éruptions cutanées) avec une augmentation du risque relative de 49%. Les chercheurs n’ont par ailleurs pas trouvé de preuve claire d’un effet protecteur des antibiotiques contre les complications infectieuses graves (complications intracrâniennes). 
 

Une approche prudente pour la prescription d’antibiotiques


Les résultats de cette étude indiquent que les antibiotiques peuvent réduire le risque de certaines complications graves de l’OMA chez l’enfant, telles que la mastoïdite. Cependant, leur usage entraîne également un risque accru d’effets indésirables et de résistance aux antibiotiques. Ces observations soulignent la nécessité de ne pas systématiquement prescrire des antibiotiques, mais d'adopter une approche plus ciblée en fonction du profil de risque individuel de chaque enfant. Ainsi, des recherches supplémentaires sur les facteurs de risque permettront d’optimiser les prescriptions d'antibiotiques, afin de maximiser les bénéfices tout en minimisant les risques.

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Source(s) :
Smolinski, N. E., et al (2024). Antibiotic treatment to prevent pediatric acute otitis media infectious complications : A meta-analysis. PloS one, 19(6), e0304742. ;

La vaccination contre le COVID-19 a transformé la lutte contre la pandémie. Néanmoins, la réponse immunitaire à la vaccination n’est pas uniforme chez tous les individus. Les patients transplantés d’organes solides font partie des groupes à risque de développer une forme grave de COVID-19, car leur système immunitaire est affaibli par les médicaments immunosuppresseurs qu’ils doivent prendre pour éviter le rejet du greffon. Cette étude se penche sur le rôle des cellules B mémoire spécifiques au SARS-CoV-2 dans l’immunité post-vaccinale, évaluant leur capacité à induire une réponse protectrice chez cette population vulnérable.

Etude comparative chez les patients transplantés et les individus immunocompétents


L'étude a analysé les réponses immunitaires de 148 patients transplantés d'organes et de 32 individus immunocompétents suivis après plusieurs doses de rappel. En parallèle, un essai contrôlé randomisé (RCT) a été effectué auprès de 25 patients transplantés d’organes qui n’avaient pas développé d’anticorps neutralisants (NAb) après trois doses de vaccin. Deux stratégies immunosuppressives différentes ont été comparées :
  • Une exposition standard ;
  • Une exposition réduite aux inhibiteurs de la calcineurine. 

Les critères d’évaluation principaux sont : les taux de NAb spécifiques au SARS-CoV-2 et les réponses B et T mémoire à différents moments après vaccination.

Les résultats de cette étude ont montré que :

  • Les patients transplantés présentent une réponse immunitaire mémoire plus faible et plus tardive (après la quatrième dose) que les individus immunocompétents ;
  • Les cellules B mémoire spécifiques au SARS-CoV-2 sont fortement corrélées aux taux d’anticorps neutralisants ;
  • Les cellules B mémoire spécifiques aux SARS-CoV-2 et les cellules T productrices d’IL-2 constituent un marqueur de prédiction solide de la séroconversion et la protection contre le COVID-19 grave chez les patients transplantés ;
  • Le passage d’une stratégie immunosuppressive standard à une stratégie réduite favorise une réponse immunitaire plus robuste et plus rapide après la quatrième dose de vaccin.  

Rôle clé des cellules B mémoire spécifiques dans la protection des patients transplantés contre le COVID-19


Cette étude met en évidence le rôle central des cellules B mémoire spécifiques au SARS-CoV-2 dans la protection des patients transplantés d’organes contre le COVID-19. Cette étude confirme par ailleurs que l’ajustement des traitements immunosuppresseurs pourrait renforcer l'efficacité de la vaccination chez ces patients à risque. Des études futures sur des régimes d’immunosuppression alternatifs et/ou des stratégies de vaccinations adaptées pourraient offrir des solutions pour une meilleure protection immunitaire, notamment en favorisant l’immunité à long terme chez les patients à risque.

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Source(s) :
Donadeu, L., et al (2024). Role of SARS-CoV-2-specific memory B cells promoting immune protection after booster vaccination in solid organ transplantation. Frontiers in Immunology, 15, 1463769. ;

Le carcinome canalaire pancréatique est l'un des cancers les plus agressifs et résistants aux traitements classiques. En effet, la plupart des patients sont diagnostiqués à un stade avancé, ce qui rend les traitements conventionnels inefficaces. La recherche de nouvelles stratégies thérapeutiques constitue donc une priorité pour améliorer le pronostic de ces patients.

Parmi les approches prometteuses, la virothérapie oncolytique, qui consiste à utiliser des virus modifiés pour détruire les cellules cancéreuses, suscite un intérêt croissant. Plus spécifiquement, le virus minute de la souris (MVMp), connu pour son tropisme pour les cellules cancéreuses, pourrait représenter une nouvelle approche pour cibler les tumeurs pancréatiques.

Dans cet article, les auteurs examinent le potentiel oncolytique de ce virus, ses mécanismes d'action, et ses résultats sur les cellules de cancer pancréatique.

Le MVMp, un virus qui cible les cellules cancéreuses les plus agressives


L’infection par le MVMp a été étudiée in vitro et in vivo, sur des modèles de souris immunodéficientes et immunocompétentes. L’efficacité de l'infection par le MVMp a été observée sur des lignées cellulaires pancréatiques mésenchymateuses et épithéliales ainsi que sur des cellules de cancer du pancréas d'origine humaine. Les effets du MVMp ont été mesurés à l’aide des paramètres suivants : induction de la mort des cellules cancéreuses, modification du microenvironnement tumoral et activation du système immunitaire.


Ces travaux permettent tout d’abord de confirmer la sélectivité du virus. Le MVMp infecte préférentiellement les cellules pancréatiques de type mésenchymateux.


L’infection par le MVMp est également associée à une cytotoxicité accrue. Le virus induit la mort cellulaire par apoptose dans les cellules mésenchymateuses, avec un faible impact sur les cellules épithéliales.


Enfin, chez des souris immunocompétentes, le MVMp ralentit la croissance tumorale et augmente la survie, tout en induisant une réponse immunitaire marquée par l'infiltration de cellules cytotoxiques T et de macrophages activés dans la tumeur.

Le virus minute de la souris comme thérapie dans le traitement du cancer du pancréas agressif


Cette étude démontre le potentiel du MVMp comme agent oncolytique dans le traitement du cancer du pancréas. Sa spécificité pour les cellules tumorales mésenchymateuses, sa capacité à induire la mort des cellules cancéreuses et à stimuler le système immunitaire en font un candidat thérapeutique prometteur, notamment pour les formes de cancer du pancréas les plus agressives. De manière plus générale, ces résultats ouvrent des perspectives solides vers une approche de médecine de précision pour les patients présentant des tumeurs au profil mésenchymateux. Des études supplémentaires, notamment pour tester des combinaisons avec des immunothérapies, pourraient renforcer l'efficacité thérapeutique du MVMp dans les traitements de cancers résistants.

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Source(s) :
Vienne, M., et al. (2024). Minute virus of mice shows oncolytic activity against pancreatic cancer cells exhibiting a mesenchymal phenotype. Molecular Therapy Oncology, 32(1). ;

Le cancer de la prostate castration-résistant (CRPC) est un défi thérapeutique majeur chez les hommes en raison de la résistance qui se développe face aux traitements standards comme le docétaxel. La recherche d'approches permettant de surmonter cette chimiorésistance est donc une priorité. Dans ce contexte, les chercheurs s’intéressent à la vitamine D, connue pour ses propriétés anti-inflammatoires et anti-cancéreuses.

Cet article explore l’impact des analogues de la vitamine D (Xe4MeCF3) sur l'efficacité du docétaxel et sur la chimiorésistance dans le cancer de la prostate.

Quel est l'effet du Xe4MeCF3 sur les cellules CRPC ?


Pour évaluer l’efficacité du Xe4MeCF3, les chercheurs ont utilisé des lignées cellulaires de cancer de la prostate résistantes au docétaxel, ainsi que des modèles de sphéroïdes cellulaires pour simuler le microenvironnement tumoral en trois dimensions. Le Xe4MeCF3 a été testé seul, ou en combinaison avec le docétaxel.

Les résultats de cette étude démontrent :

  • Une expression améliorée du récepteur de la vitamine D à des doses 100 fois plus faibles que celles de la vitamine D naturelle ;
  • Une restauration de la sensibilité au docétaxel. La combinaison Xe4MeCF3/docétaxel permet de surpasser la résistance initiale au traitement en stimulant une réponse cytotoxique spécifique dans les cellules tumorales.
  • Une réduction de la croissance tumorale en contexte de résistance. En combinaison avec le docétaxel, le Xe4MeCF3 réduit significativement la taille des tumeurs et augmente les marqueurs d’apoptose, démontrant une potentielle application clinique ;
  • Un ciblage de voies de signalisation clés impliquées dans l'hypoxie et la signalisation androgénique, renforçant ainsi l’impact du Xe4MeCF3 sur le contrôle de la maladie.

Une approche prometteuse pour les patients atteints de cancer de la prostate


En ciblant spécifiquement les voies de progression du CRPC, Xe4MeCF3, associé au docétaxel, constitue une approche thérapeutique prometteuse chez les patients atteints de CRPC. Xe4MeCF3 a en effet démontré une efficacité supérieure non seulement pour restaurer la sensibilité au docétaxel, mais également pour inhiber la croissance tumorale, avec une fenêtre thérapeutique plus large. Des essais cliniques supplémentaires restent toutefois nécessaires pour valider cette stratégie et ouvrir la voie à des options de traitement innovantes pour le CRPC.

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Source(s) :
Len‐Tayon, K., et al (2024). A vitamin D‐based strategy overcomes chemoresistance in prostate cancer. British Journal of Pharmacology. ;

Le cancer du pancréas, et en particulier l'adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC), représente l'une des formes les plus mortelles de cancer. Malgré les avancées scientifiques, le taux de survie à cinq ans demeure dramatiquement bas, souvent inférieur à 10%. Cette agressivité est en grande partie liée au microenvironnement tumoral (TME), qui influence non seulement la croissance de la tumeur mais aussi sa capacité à résister aux traitements. Les macrophages, acteurs essentiels de l’immunité innée, jouent un rôle ambigu au sein du TME. Perçus comme complices de la progression tumorale, ils peuvent également endosser un rôle de résistance active contre la tumeur.

Cette étude a été initiée de sorte à caractériser les mécanismes par lesquels les macrophages pourraient être transformés en alliés antitumoraux dans le cancer du pancréas. A ce titre, une attention particulière a été accordée à la kinase DYRK1B, une enzyme des cellules cancéreuses pancréatiques, dont l’inhibition pourrait modifier l'attitude des macrophages, les orientant vers une action tumoricide.

Rôle de DYRK1B dans le contrôle des macrophages


Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé des modèles murins de PDAC et des lignées cellulaires humaines pour évaluer l'impact de l'inhibition de DYRK1B sur l'activité des macrophages. Des cellules de cancer pancréatique murin (mKpc4) avec ablation génétique de Dyrk1b (KO) ont été générées et transplantées, en utilisant des cellules témoins. Pour analyser les modifications dans le microenvironnement tumoral (TME), des techniques de séquençage RNA et d’immunofluorescence ont été appliquées aux tumeurs. Enfin, ils ont étudié comment l'inhibition de DYRK1B influence la capacité des macrophages à phagocyter les cellules tumorales.


Les principaux résultats de cette étude sont les suivants :
 
  • L'ablation de DYRK1B se traduit par une croissance tumorale in vivo plus lente chez la souris, malgré une prolifération accrue in vitro ; 
  • Les tumeurs DYRK1B KO présentent une accumulation importante de macrophages, avec un profil de polarisation M1 (pro-inflammatoire et tumoricide), renforçant leur potentiel antitumoral ;
  • Les tumeurs DYRK1B KO présentent une accumulation importante de macrophages, avec un profil de polarisation M1 (pro-inflammatoire et tumoricide), renforçant leur potentiel antitumoral ;
  • L'inhibition de DYRK1B a conduit à une augmentation de l'expression de CD24 à la surface des cellules tumorales, limitant de fait la phagocytose par les macrophages ;
  • L'inhibition de DYRK1B, combinée à des thérapies ciblant mTOR et à la chimiothérapie, prolonge significativement la survie dans des modèles agressifs de cancer du pancréas.

DYRK1B, une cible thérapeutique prometteuse dans le traitement du cancer du pancréas


Cette étude suggère que DYRK1B joue un rôle clé dans la modulation du TME dans le cancer du pancréas. En favorisant la suppression des macrophages et en protégeant les cellules tumorales de la phagocytose, DYRK1B contribue activement à la résistance au traitement. L’inhibition de DYRK1B ouvre donc des voies prometteuses pour exploiter le potentiel immunitaire des macrophages dans le PDAC, particulièrement en reprogrammant ces cellules vers une réponse active contre les tumeurs. Ces résultats incitent donc à poursuivre les recherches sur les inhibiteurs moléculaires de DYRK1B, actuellement en essai clinique. Cette approche pourrait améliorer le traitement du PDAC en renforçant l’immunité innée, rendant les thérapies plus efficaces contre ce cancer difficile à traiter.

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Source(s) :
Brichkina, A., et al. (2024). DYRK1B blockade promotes tumoricidal macrophage activity in pancreatic cancer. Gut. ;

05/11/2024

Régime Sans Gluten, une solution pour améliorer la santé cardiaque ?

Cardiologie et Médecine Vasculaire

Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité dans le monde, les facteurs de risque tels que l'hypertension, un profil lipidique anormal ou encore une inflammation chronique jouant un rôle majeur dans leur progression. Dans ce contexte, l’adoption d’un régime sans gluten (GFD) suscite un intérêt croissant pour ses effets potentiels sur la santé cardiovasculaire, bien que son impact précis reste à définir notamment chez les patients cœliaques ou non, atteints de maladies cardiovasculaires. Cette étude examine les bénéfices possibles du régime GFD chez ces patients.


Quels sont les effets d’un régime sans gluten sur les facteurs de risque cardiaque ?


Pour évaluer ces effets, une revue systématique et une méta-analyse de 19 études (2000 et 2022) a été réalisée. Celle-ci inclut des patients cœliaques ou non et mesure les changements dans les taux de lipides sanguins, la pression artérielle et les marqueurs inflammatoires (protéine C-réactive CRP). L’efficacité du régime a été évaluée à la ligne de base et après l’adoption du GFD, en observant les variables de résultat suivantes : glycémie à jeun, insuline, HbA1c, HOMA-IR, cholestérol total, LDL-C, HDL-C, triglycérides, tension artérielle et protéine C-réactive.

Les résultats de l'analyse montrent des effets bénéfiques significatifs du régime GFD sur certains paramètres cardiovasculaires :

  • Augmentation moyenne du HDL-C de 4,80 mg/dl, chez les patients cœliaques et après 48 semaines de régime GFD ;
  • Réduction moyenne de 2,96 mmHg de la pression artérielle systolique ;
  • Diminution des niveaux de CRP de 0,40 mg/l, indiquant une inflammation chronique réduite.

Le régime sans gluten comme outil préventif en santé cardiaque


Les résultats de cette étude suggèrent que le régime sans gluten pourrait avoir un impact bénéfique majeur sur la santé cardiovasculaire. Bien que prometteur, des recherches supplémentaires sont toutefois nécessaires pour mieux cerner ses effets sur le long terme, particulièrement chez les patients non-cœliaques. Adapter le régime alimentaire aux besoins individuels pourrait également maximiser ses bénéfices dans la prévention et le traitement des maladies cardiovasculaires.

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Source(s) :
Rohani, P., et al (2024). Impact of gluten-free diet (GFD) on some of cardiovascular risk factors: a systematic review and meta-analysis. Journal of Nutritional Science, 13, e37. ;